Rois au pays des aveugles ? Insuffisant !
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Les entreprises horticoles françaises, essentiellement des PME, trouveront-elles leurs prochains motifs de satisfaction dans l'assouplissement du code du travail ? Ou dans les allègements de charges qui, à partir de l'an prochain, feront moins peser le modèle social français sur le travail et plus sur l'ensemble des revenus ? Les avis des économistes sur le sujet étant partagés, il faudra attendre pour le savoir.
Quelques chiffres au premier abord encourageants, publiés par l'Insee début juillet, pourraient apporter du baume au coeur des producteurs. Selon l'organisme, entre 2015 et 2016, la part des fleurs et plantes dans la valeur ajoutée de l'ensemble de la production agricole est passée de 3,9 à 4,2 %. La production aurait augmenté de 0,1 % en volume et de 1,7 % en valeur, pas si mal, alors que le marché du jardin s'est avéré particulièrement difficile au printemps 2016, certaines enseignes affirmant avoir enregistré des résultats pires que lors du funeste printemps 2013, marqué par une fraîcheur et une humidité records.
Hélas, chacun sait que l'on peut faire dire aux chiffres ce que l'on veut, et si la part des produits horticoles a progressé par rapport à l'ensemble de l'agriculture, c'est avant tout parce que les récoltes en grandes cultures ont été catastrophiques l'an dernier. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois, dit-on. Des efforts pour promouvoir les produits locaux, comme la charte signée en Pays de la Loire concernant les achats publics (p. 7) permettront-ils de redresser la barre ? Ils doivent en tout cas être renforcés pour que les horticulteurs aient une chance de rester rois même quand les aveugles auront retrouvé la vue !
PAR PASCAL FAYOLLE
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